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angélique.

Le plus honnête du monde.

argan.

Qui parle bien latin et grec.

angélique.

C’est ce que je ne sais pas.

argan.

Et qui sera reçu médecin dans trois jours.

angélique.

Lui, mon père ?

argan.

Oui. Est-ce qu’il ne te l’a pas dit ?

angélique.

Non, vraiment. Qui vous l’a dit, à vous ?

argan.

Monsieur Purgon.

angélique.

Est-ce que monsieur Purgon le connoît ?

argan.

La belle demande ! Il faut bien qu’il le connoisse puisque c’est son neveu.

angélique.

Cléante, neveu de monsieur Purgon ?

argan.

Quel Cléante ? Nous parlons de celui pour qui l’on t’a demandée en mariage.

angélique.

Hé ! oui.

argan.

Hé bien ! c’est le neveu de monsieur Purgon, qui est le fils de son beau-frère le médecin, monsieur Diafoirus ; et ce fils s’appelle Thomas Diafoirus, et non pas Cléante ; et nous avons conclu ce mariage-là ce matin, monsieur Purgon, monsieur Fleurant, et moi ; et demain, ce gendre prétendu doit m’être amené par son père. Qu’est-ce ? Vous voilà tout ébaubie !

angélique.

C’est, mon père, que je connois que vous avez parlé d’une personne, et que j’ai entendu une autre.

toinette.

Quoi ! monsieur, vous auriez fait ce dessein burlesque ?