Il n’est point d’assez docte voix,
Point de mots assez grands pour en tracer l’image ;
Le silence est le langage
Qui doit louer ses exploits.
Consacrez d’autres soins à sa pleine victoire ;
Vos louanges n’ont rien qui flatte ses désirs :
Laissez, laissez là sa gloire,
Ne songez qu’à ses plaisirs.
Laissons, laissons là sa gloire,
Ne songeons qu’à ses plaisirs.
Bien que, pour étaler ses vertus immortelles,
La force manque à vos esprits,
Ne laissez pas tous deux de recevoir le prix,
Dans les choses grandes et belles,
Il suffit d’avoir entrepris[1].
Dans les choses grandes et belles,
Il suffit d’avoir entrepris.
Ah ! que d’un doux succès notre audace est suivie !
Ce qu’on fait pour LOUIS, on ne le perd jamais.
Au soin de ses plaisirs donnons-nous désormais.
Heureux, heureux qui peut lui consacrer sa vie !
Joignons tous dans ces bois
Nos flûtes et nos voix :
- ↑ C’est la traduction de l’adage latin tiré de Tibulle : In magnis et voluisse sat est. La Fontaine a dit de même, en terminant son Discours à M. le Dauphin :
Et, si de t’agréer je n’emporte le prix,
J’aurai du moins l’honneur de l’avoir entrepris. (Auger ).