Clitandre vous demande Henriette pour femme ;
Voyez quelle réponse on doit faire à sa flamme.
Chrysale.
Faut-il le demander ? J’y consens de bon cœur,
Et tiens son alliance à singulier honneur.
Ariste.
Vous savez que de bien il n’a pas l’abondance,
Que…
Chrysale.
C’est un intérêt qui n’est pas d’importance ;
Il est riche en vertu, cela vaut des trésors :
Et puis son père et moi n’étions qu’un en deux corps.
Ariste.
Parlons à votre femme, et voyons à la rendre
Favorable…
Chrysale.
Il suffit, je l’accepte pour gendre.
Ariste.
Oui, mais, pour appuyer votre consentement,
Mon frère, il n’est pas mal d’avoir son agrément.
Allons…
Chrysale.
Vous moquez-vous ? Il n’est pas nécessaire.
Je réponds de ma femme, et prends sur moi l’affaire.
Ariste.
Mais…
Chrysale.
Laissez faire, dis-je, et n’appréhendez pas.
Je la vais disposer aux choses de ce pas.
Ariste.
Soit. Je vais là-dessus sonder votre Henriette,
Et reviendrai savoir…
Chrysale.
C’est une affaire faite ;
Et je vais à ma femme en parler sans délai.
Scène V.
Martine.
Me voilà bien chanceuse ! Hélas ! l’en[1]dit bien vrai,
- ↑ Les éditions modernes portent à tort l’an, qui n’a aucun sens. En est ici pour