ACTE SECOND.
Scène I.
Ariste, quittant Clitandre, et lui parlant encore.
Oui, je vous porterai la réponse au plus tôt ;
J’appuierai, presserai, ferai tout ce qu’il faut.
Qu’un amant, pour un mot, a de choses à dire !
Et qu’impatiemment il veut ce qu’il desire !
Jamais…
Scène II.
Ariste.
Ah ! Dieu vous gard’, mon frère !
Chrysale.
Et vous aussi,
Mon frère !
Ariste.
Savez-vous ce qui m’amène ici ?
Chrysale.
Non ; mais, si vous voulez, je suis prêt à l’entendre[1].
Ariste.
Depuis assez longtemps vous connoissez Clitandre ?
Chrysale.
Sans doute, et je le vois qui fréquente chez nous.
Ariste.
En quelle estime est-il, mon frère, auprès de vous ?
Chrysale.
D’homme d’honneur, d’esprit, de cœur, et de conduite ;
Et je vois peu de gens qui soient de son mérite.
Ariste.
Certain desir qu’il a conduit ici mes pas,
Et je me réjouis que vous en fassiez cas.
Chrysale.
Je connus feu son père en mon voyage à Rome.
Ariste.
Fort bien.
- ↑ Ce petit jeu de dialogue a déjà été employé deux fois par Molière, dans l’étourdi et dans les Fourberies de Scapin. (Auger.)