Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/481

Cette page a été validée par deux contributeurs.
471
Acte III, scène IX.

Géronte.

Ô ciel !

Argante.

Quelle rencontre !

Géronte.

Mène-nous, mène-nous promptement où elle est.

Nérine.

Vous n’avez qu’à entrer dans ce logis.

Géronte.

Passe devant. Suivez-moi, suivez-moi, seigneur Argante.

Sylvestre, seul.

Voilà une aventure qui est tout à fait surprenante[1].


Scène IX.

SCAPIN, SYLVESTRE.
Scapin.

Hé bien ! Sylvestre, que font nos gens ?

Sylvestre.

J’ai deux avis à te donner. L’un, que l’affaire d’Octave est accommodée. Notre Hyacinte s’est trouvée la fille du seigneur Géronte ; et le hasard a fait ce que la prudence des pères avoit délibéré. L’autre avis, c’est que les deux vieillards font contre toi des menaces épouvantables, et surtout le seigneur Géronte.

Scapin.

Cela n’est rien. Les menaces ne m’ont jamais fait mal ; et ce sont des nuées qui passent bien loin sur nos têtes.

Sylvestre.

Prends garde à toi. Les fils se pourroient bien raccommoder avec les pères, et toi demeurer dans la nasse.

Scapin.

Laisse-moi faire, je trouverai moyen d’apaiser leur courroux, et…

Sylvestre.

Retire-toi, les voilà qui sortent.

  1. Molière emprunte à Térence ce dénoûment, comme il lui avait emprunté déjà le fond de sa pièce. Cette scène est en partie traduite de la dernière scène du Phormion.