voie vous dire que si vous ne lui envoyez par moi, tout à l’heure, cinq cents écus, il va vous emmener votre fils en Alger.
Comment, diantre ! cinq cents écus !
Oui, monsieur ; et, de plus, il ne m’a donné pour cela que deux heures.
Ah ! le pendard de Turc ! m’assassiner de la façon !
C’est à vous, monsieur, d’aviser promptement aux moyens de sauver des fers un fils que vous aimez avec tant de tendresse.
Que diable alloit-il faire dans cette galère[1] ?
Il ne songeoit pas à ce qui est arrivé.
Va-t’en, Scapin, va-t’en vite dire à ce Turc que je vais envoyer la justice après lui.
La justice en pleine mer ! Vous moquez-vous des gens ?
Que diable alloit-il faire dans cette galère ?
Une méchante destinée conduit quelquefois les personnes.
Il faut, Scapin, il faut que tu fasses ici l’action d’un serviteur fidèle.
Quoi, Monsieur ?
Que tu ailles dire à ce Turc qu’il me renvoie mon fils, et
- ↑ Ce mot, qui est devenu un dicton populaire, est emprunté au Pédant joué de Cyrano de Bergerac, acte II, scènes IV et V. Dans une situation à peu près analogue, Granger, qui joue dans le Pédant le même rôle que Géronte, dans les Fourberies, répète à plusieurs reprises : — Que diable aller faire aussi dans la galère d’un Turc ? d’un Turc ! — Et quoi faire, de par tous les diables, dans la galère d’un Turc ? Ô galère ! galère ! tu mets bien ma bourse aux galères.