trefois un compagnon parmi les femmes, que vous faisiez de votre drôle avec les plus galantes de ce temps-là, et que vous n’en approchiez point que vous ne poussassiez à bout.
Cela est vrai, j’en demeure d’accord ; mais je m’en suis toujours tenu à la galanterie, et je n’ai point été jusqu’à faire ce qu’il a fait.
Que vouliez-vous qu’il fît ? Il voit une jeune personne qui lui veut du bien (car il tient de vous, d’être aimé de toutes les femmes) ; il la trouve charmante, il lui rend des visites, lui conte des douceurs, soupire galamment, fait le passionné. Elle se rend à sa poursuite ; il pousse sa fortune. Le voilà surpris avec elle par ses parents, qui, la force à la main, le contraignent de l’épouser[1].
L’habile fourbe que voilà !
Eussiez-vous voulu qu’il se fût laissé tuer ? Il vaut mieux encore être marié qu’être mort.
On ne m’a pas dit que l’affaire se soit ainsi passée.
Demandez-lui plutôt : Il ne vous dira pas le contraire.
C’est par force qu’il a été marié ?
Oui, Monsieur.
Voudrois-je vous mentir ?
Il devait donc aller tout aussitôt protester de violence chez un notaire.
C’est ce qu’il n’a pas voulu faire.
- ↑ Ce récit est imité du Phormion. Mais Scapin est loin de l’éloquente précision de Géta : … Factum est, ventum est, vincimur, duxit… ; et, comme l’a traduit si heureusement le Monnier : Assignation, plaidoirie, procès perdu, mariage. (Bret.)