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Acte I, scène VI.

raud ? est-ce là le fruit de mes soins ? le respect qui m’est dû ? le respect que tu me conserves ? (Allons donc.) Tu as l’insolence, fripon, de t’engager sans le consentement de ton père, de contracter un mariage clandestin ! Réponds-moi, coquin, réponds-moi. Voyons un peu tes belles raisons… Oh ! que diable, vous demeurez interdit !

Octave.

C’est que je m’imagine que c’est mon père que j’entends.

Scapin.

Eh ! oui ; c’est par cette raison qu’il ne faut pas être comme un innocent.

Octave.

Je m’en vais prendre plus de résolution, et je répondrai fermement.

Scapin.

Assurément ?

Octave.

Assurément.

Sylvestre.

Voilà votre père qui vient.

Octave.

Ô ciel ! je suis perdu.


Scène V.

SCAPIN, SYLVESTRE.
Scapin.

Holà ! Octave, demeurez, Octave. Le voilà enfui. Quelle pauvre espèce d’homme ! Ne laissons pas d’attendre le vieillard.

Sylvestre.

Que lui dirai-je ?

Scapin.

Laisse-moi dire, moi, et ne fais que me suivre.


Scène VI.

ARGANTE ; SCAPIN et SYLVESTRE, dans le fond du théâtre.
Argante, se croyant seul.

A-t-on jamais ouï parler d’une action pareille à celle-là ?

Scapin, à Sylvestre.

Il a déjà appris l’affaire, et elle lui tient si fort en tête que, tout seul, il en parle haut.

III.
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