Vous avez raison : voilà qui décide tout ; cela s’entend. Il y a des gens qui pourraient vous dire qu’en de telles occasions l’inclination d’une fille est une chose, sans doute, où l’on doit avoir de l’égard ; et que cette grande inégalité d’âge, d’humeur et de sentiments, rend un mariage sujet à des accidents fâcheux.
Sans dot !
Ah ! il n’y a pas de réplique à cela ; on le sait bien ! Qui diantre peut aller là contre ? Ce n’est pas qu’il n’y ait quantité de pères qui aimeroient mieux ménager la satisfaction de leurs filles, que l’argent qu’ils pourroient donner ; qui ne les voudroient point sacrifier à l’intérêt, et chercheroient, plus que toute autre chose, à mettre dans un mariage cette douce conformité qui, sans cesse, y maintient l’honneur, la tranquillité et la joie ; et que…
Sans dot[1] !
Il est vrai ; cela ferme la bouche à tout. Sans dot ! Le moyen de résister à une raison comme celle-là ?
Ouais ! Il me semble que j’entends un chien qui aboie. N’est-ce point qu’on en voudroit à mon argent ? (À Valère.) Ne bougez ; je reviens tout à l’heure.
Scène VIII.
Vous moquez-vous, Valère, de lui parler comme vous faites ?
C’est pour ne point l’aigrir, et pour en venir mieux à bout. Heurter de front ses sentiments est le moyen de tout
- ↑ Dans la pièce latine, Mégadore fait ses propositions de mariage : Euclion y consent, mais à une condition : Je veux bien, dit-il que cet Hymen s’accomplisse ; mais n’oubliez pas que vous vous êtes engagé à prendre ma fille sans dot.
……… Faxint ; illud facito ut memineris
Convenisse ut ne quid dotis mea ad te afferret filia. (Petitot.)