Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/340

Cette page a été validée par deux contributeurs.


PSYCHÉ,

TRAGÉDIE-BALLET EN CINQ ACTES.
1671.


LE LIBRAIRE AU LECTEUR[1].


Cet ouvrage n’est pas tout d’une main. M. Quinault a fait les paroles qui s’y chantent en musique, à la réserve de la plainte italienne. M. Molière a dressé le plan de la pièce, et réglé la disposition, où il s’est plus attaché aux beautés et à la pompe du spectacle qu’à l’exacte régularité. Quant à la versification, il n’a pas eu le loisir de la faire entière. Le carnaval approchoit, et les ordres pressants du roi, qui se vouloit donner ce magnifique divertissement plusieurs fois avant le carême, l’ont mis dans la nécessité de souffrir un peu de secours. Ainsi il n’y a que le Prologue, le premier acte, la première scène du second, et la première du troisième, dont les vers soient de lui. M. Corneille a employé une quinzaine au reste ; et, par ce moyen. Sa Majesté s’est trouvée servie dans le temps qu’elle l’avoit ordonné.


NOTICE.


Le passage suivant, que nous empruntons à Voltaire, est sans contredit le meilleur commentaire historique que nous puissions placer ici : « Le spectacle de l’Opéra, connu en France sous le ministère du cardinal Mazarin, était tombé par sa mort : il commençait à se relever. Perrin, introducteur des ambassadeurs chez Monsieur, frère de Louis XIV ; Cambert, intendant de la musique de la reine mère, et le marquis de Soudiac, homme de

  1. Il est probable que cet AVIS AU LECTEUR est de Molière.