Ah ! qu’il fait beau dans ces bocages !
Ah ! que le ciel donne un beau jour !
Le rossignol, sous ces tendres feuillages.
Chante aux échos son doux retour ;
Ce beau séjour,
Ces doux ramages
Ce beau séjour
Nous invite à l’amour.
Vois ma Climéne,
Vois, sous ce chêne.
S’entre-baiser ces oiseaux amoureux :
Ils n’ont rien dans leurs vœux
Qui les gêne ;
De leurs doux feux
Leur ame est pleine.
Qu’ils sont heureux !
Nous pouvons tous deux
peine fait mon bonheur, et que me guérir serait une tyrannie. Ah ! plus l’amour est vif, plus il a de charmes et cause de plaisir.
Le beau temps, qui s’envole, emporte le plaisir : à l’école d’Amour on apprend à profiter du moment.
Tant que rit l’âge fleuri, qui trop promptement, héias ! s’éloigne de nous, Chantons, jouissons dans les beaux jours de la jeunesse ; un bien perdu ne se recouvre plus.
Un bel œil enchaîne mille cœurs ; ses blessures sont douces ; le mal qu’il cause est un bonheur,
Mais quand languit l’âge glacé, l’âme engourdie n’a plus de feux.
Chantons, jouissont dans les beaux jours de la jeunesse ; un bien perdu ne se recouvre plus. » (Auger.)