Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/313

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cérémonie, afin de voir ensuite votre fille, et de conclure le mariage.

MONSIEUR JOURDAIN.

Tant de choses en deux mots ?

COVIELLE.

Oui. La langue turque est comme cela, elle dit beaucoup en peu de paroles. Allez vite où il souhaite.


Scène VII.

COVIELLE, seul.

Ah ! ah ! ah ! Ma foi, cela est tout à fait drôle. Quelle dupe ! quand il auroit appris son rôle par cœur, il ne pourroit pas le mieux jouer. Ah ! ah !


Scène VIII.

DORANTE, COVIELLE.
COVIELLE.

Je vous prie, monsieur, de nous vouloir aider céans dans une affaire qui s’y passe.

DORANTE.

Ah ! ah ! Covielle, qui t’auroit reconnu ? Comme te voilà ajusté !

COVIELLE.

Vous voyez. Ah ! ah !

DORANTE.

De quoi ris-tu ?

COVIELLE.

D’une chose, monsieur, qui le mérite bien.

DORANTE.

Comment ?

COVIELLE.

Je vous le donnerois en bien des fois, monsieur, à deviner le stratagème dont nous nous servons auprès de monsieur Jourdain, pour porter son esprit à donner sa fille à mon maître.

DORANTE.

Je ne devine point le stratagème ; mais je devine qu’il ne manquera pas de faire son effet, puisque tu l’entreprends.

COVIELLE.

Je sais, monsieur, que la bête vous est connue.

DORANTE.

Apprends-moi ce que c’est.