Nous marchandons, mon frère et moi, à qui parlera le premier ; et nous avons tous deux quelque chose à vous dire.
Et moi, j’ai quelque chose aussi à vous dire à tous deux.
C’est de mariage, mon père, que nous désirons vous parler.
Et c’est de mariage aussi que je veux vous entretenir.
Ah ! mon père !
Pourquoi ce cri ? Est-ce le mot, ma fille, ou la chose, qui vous fait peur ?
Le mariage peut nous faire peur à tous deux, de la façon que vous pouvez l’entendre ; et nous craignons que nos sentiments ne soient pas d’accord avec votre choix.
Un peu de patience ; ne vous alarmez point. Je sais ce qu’il faut à tous deux, et vous n’aurez, ni l’un ni l’autre, aucun lieu de vous plaindre de tout ce que je prétends faire ; et, pour commencer par un bout, (À Cléante.) avez-vous vu, dites-moi, une jeune personne appelée Mariane, qui ne loge pas loin d’ici ?
Oui, mon père.
Et vous ?
J’en ai ouï parler.
Comment, mon fils, trouvez-vous cette fille ?
Une fort charmante personne.
Sa physionomie ?
Tout honnête et pleine d’esprit.
Son air et sa manière ?