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Les biens, le savoir et la gloire,
N’ôtent point les soucis fâcheux ;
Et ce n’est qu’à bien boire
Que l’on peut être heureux.

TOUS TROIS ENSEMBLE.

Sus, sus ; du vin partout : versez, garçon, versez.
Versez, versez toujours, tant qu’on vous dise, Assez.

DORIMÈNE.

Je ne crois pas qu’on puisse mieux chanter ; et cela est tout à fait beau.

MONSIEUR JOURDAIN.

Je vois encore ici, madame, quelque chose de plus beau.

DORIMÈNE.

Ouais ! monsieur Jourdain est galant plus que je ne pensois.

DORANTE.

Comment, madame ! pour qui prenez-vous monsieur Jourdain ?

MONSIEUR JOURDAIN.

Je voudrois bien qu’elle me prît pour ce que je dirois.

DORIMÈNE.

Encore ?

DORANTE, à Dorimène.

Vous ne le connoissez pas.

MONSIEUR JOURDAIN.

Elle me connoîtra quand il lui plaira.

DORIMÈNE.

Oh ! je le quitte.

DORANTE.

Il est homme qui a toujours la riposte en main. Mais vous ne voyez pas que monsieur Jourdain, madame, mange tous les morceaux que vous touchez.

DORIMÈNE.

Monsieur Jourdain est un homme qui me ravit.

MONSIEUR JOURDAIN.

Si je pouvois ravir votre cœur, je serois…


Scène II.

MADAME JOURDAIN, MONSIEUR JOURDAIN, DORIMÈNE, DORANTE, MUSICIENS, LAQUAIS.
MADAME JOURDAIN.

Ah ! ah ! je trouve ici bonne compagnie, et je vois bien