Ces sont des choses…
J’en aurois bon besoin.
Je pense que…
Cela m’accommoderait fort.
Vous êtes…
Et je ne me plaindrais pas, comme je le fais, que le temps est misérable#1.
Mon Dieu ! mon père, vous n’avez pas lieu de vous plaindre et l’on sait que vous avez assez de bien.
Comment, j’ai assez de bien ! Ceux qui le disent en ont menti. Il n’y a rien de plus faux ; et ce sont des coquins qui font courir tous ces bruits-là.
Ne vous mettez point en colère.
Cela est étrange, que mes propres enfants me trahissent, et deviennent mes ennemis.
Est-ce être votre ennemi que de dire que vous avez du bien ?
Oui. De pareils discours, et les dépenses que vous faites, seront cause qu’un de ces jours on me viendra chez moi me couper la gorge, dans la pensée que je suis tout cousu de pistoles.
Quelle grande dépense est-ce que je fais ?[1]
- ↑ Dans Plaute, Euclion répète sans cesse qu’il est pauvre, ce qui est fort bien ; mais Harpagon dit la même chose, ce qui est encore mieux, parce qu’on sait le contraire. Euclion est pauvre, et est à peu près dans le cas du savetier de La Fontaine, à qui ses cent écus tournent la tête : il a trouvé dans sa maison un trésor dans un pot de terre que son grand-père avait enfoui. Dans l’Avare de Molière, ce trésor n’a pas été trouvé ; il a été amassé, ce qui vaut beaucoup mieux ; de plus, Harpagon est riche et connu pour tel, ce qui rend son avarice plus odieuse et moins excusable. (La Harpe.)