Peut-on rien voir d’égal, Covielle, à cette perfidie de l’ingrate Lucile ?
Et à celle, monsieur, de la pendarde de Nicole ?
Après tant de sacrifices ardents, de soupirs et de vœux que j’ai faits à ses charmes !
Après tant d’assidus hommages, de soins et de services que je lui ai rendus dans sa cuisine !
Tant de larmes que j’ai versées à ses genoux !
Tant de seaux d’eau que j’ai tirés au puits pour elle !
Tant d’ardeur que j’ai fait paroître à la chérir plus que moi-même !
Tant de chaleur que j’ai soufferte à tourner la broche à sa place !
Elle me fuit avec mépris !
Elle me tourne le dos avec effronterie !
C’est une perfidie digne des plus grands châtiments.
C’est une trahison à mériter mille soufflets.
Ne t’avise point, je te prie, de me parler jamais pour elle.
Moi, monsieur ? Dieu m’en garde !
Ne viens point m’excuser l’action de cette infidèle.
N’ayez pas peur.
Non, vois-tu, tous tes discours pour la défendre ne serviront de rien.