Je vous expliquerai à fond toutes ces curiosités.
Je vous en prie. Au reste, il faut que je vous fasse une confidence. Je suis amoureux d’une personne de grande qualité, et je souhaiterois que vous m’aidassiez à lui écrire quelque chose dans un petit billet que je veux laisser tomber à ses pieds.
Fort bien !
Cela sera galant, oui.
Sans doute. Sont-ce des vers que vous lui voulez écrire ?
Non, non ; point de vers.
Vous ne voulez que de la prose ?
Non, je ne veux ni prose ni vers.
Il faut bien que ce soit l’un ou l’autre.
Pourquoi ?
Par la raison, monsieur, qu’il n’y a, pour s’exprimer, que la prose ou les vers.
Il n’y a que la prose ou les vers ?
Non, monsieur. Tout ce qui n’est point prose est vers, et tout ce qui n’est point vers est prose.
Et comme l’on parle, qu’est-ce que c’est donc que cela ?
De la prose.
Quoi ! quand je dis : Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit, c’est de la prose ?
Oui, monsieur.