Demain, nous verrons les autres lettres, qui sont les consonnes.
Est-ce qu’il y a des choses aussi curieuses qu’à celles-ci ?
Sans doute. La consonne D, par exemple, se prononce en donnant du bout de la langue au-dessus des dents d’en haut : DA.
DA, DA. Oui ! Ah ! les belles choses ! les belles choses !
L’F, en appuyant les dents d’en haut sur la lèvre de dessous : FA.
FA, FA. C’est la vérité. Ah ! mon père et ma mère, que je vous veux de mal !
Et l’R, en portant le bout de la langue jusqu’au haut du palais ; de sorte qu’étant frôlée par l’air qui sort avec force, elle lui cède, et revient toujours au même endroit, faisant une manière de tremblement : R, RA[1].
R. R, RA ; R, R, R, R, R, RA. Cela est vrai. Ah ! l’habile homme que vous êtes, et que j’ai perdu de temps ! R, R, R, RA.
- ↑ Voici quelques passages du livre de Cordemoy, où on reconnaîtra facilement les emprunts de Molière :
« Si l’on ouvre un peu moins la bouche, en avançant la mâchoire d’en bas vers celle d’en haut, on formera une autre voix terminée en E.
Et si l’on approche encore un peu davantage les mâchoires l’une de l’autre, sans toutefois que les dents se touchent, on formera une troisième voix en I.
Mais si, au contraire, on vient à ouvrir les mâchoires, et à rapprocher en même temps les lèvres par les deux coins, le haut et le bas, sans néanmoins les fermer tout à fait, on formera une voix en O.
Enfin, si l’on rapproche les dents sans les joindre entièrement, et si, au même instant, on allonge les deux lèvres, sans les joindre tout à fait, on formera une voix en U.
Le D se prononce en approchant le bout de la langue au-dessus des dents d’en haut…
Et la lettre R en portant le bout de la langue jusqu’au haut du palais, de manière qu’étant frôlée par l’air qui sort avec force, elle lui cède, et revient souvent au même endroit. »