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i, s’ouvrant tout d’un coup, laisse voir un berger et une bergère, qui font en musique une petite scène d’un dépit amoureux.


DÉPIT AMOUREUX

CLIMÈNE, PHILINTE.

PHILINTE

Quand je plaisais à tes yeux, J’étais content de ma vie, Et ne voyais Roi ni Dieux Dont le sort me fît envie.

CLIMÈNE

Lors qu’à toute autre personne Me préférait ton ardeur, J’aurais quitté la couronne Pour régner dessus ton cœur.

PHILINTE

Une autre a guéri mon âme Des feux que j’avais pour toi.

CLIMÈNE

Un autre a vengé ma flamme Des faiblesses de ta foi.

PHILINTE

Cloris, qu’on vante si fort, M’aime d’une ardeur fidèle ; Si ses yeux voulaient ma mort, Je mourrais content pour elle.

CLIMÈNE

Myrtil, si digne d’envie, Me chérit plus que le jour, Et moi je perdrais la vie Pour lui montrer mon amour.

PHILINTE

Mais si d’une douce ardeur Quelque renaissante trace Chassait Cloris de mon cœur Pour te remettre en sa place ?

CLIMÈNE

Bien qu’avec pleine tendresse Myrtil me puisse chérir, Avec toi, je le confesse, Je voudrais vivre et mourir.

TOUS DEUX ensemble.

Ah ! plus que jamais aimons-nous, Et vivons et mourons en des liens si doux.

TOUS LES ACTEURS DE LA COMÉDIE chantent.

Amants, que vos