rendre À sa longue amitié : Soit amour, soit pitié, Il sied bien d’être tendre.
CALISTE
C’est trop, c’est trop de rigueur : J’ai maltraité votre ardeur, Chérissant votre personne ; Vengez-vous de mon cœur : Tircis, je vous le donne.
TIRCIS
Ô Ciel ! Bergers ! Caliste ! Ah ! je suis hors de moi. Si l’on meurt de plaisir, je dois perdre la vie.
LYCASTE
Digne prix de ta foi !
MENANDRE
Ô sort digne d’envie !
Scène V
PREMIER SATYRE
Quoi ? tu me fuis, ingrate, et je te vois ici De ce berger à moi faire une préférence ?
DEUXIÈME SATYRE
Quoi ? mes soins n’ont rien pu sur ton indifférence, Et pour ce langoureux ton cœur s’est adouci ?
CALISTE
Le destin le veut ainsi ; Prenez tous deux patience.
PREMIER SATYRE
Aux amants qu’on pousse à bout L’amour fait verser des larmes ; Mais ce n’est pas notre goût, Et la bouteille a des charmes Qui nous consolent de tout.
DEUXIÈME SATYRE
Notre amour n’a pas toujours Tout le bonheur qu’il désire ; Mais nous avons un secours, Et le bon vin nous fait rire, Quand on rit de nos amours.
TOUS
Champêtres divinités, Faunes, dryades, sortez De vos paisibles retraites ; Mêlez vos pas à nos sons, Et tracez sur les herbettes L’image de nos chansons.
En même temps, six Dryades et six Faunes sortent de leurs demeures, et font ensemble une danse agréable, qu