Et de pouvoir suivre sans crainte Les doux emportements de vos cœurs amoureux !
Hélas ! petits oiseaux, que vous êtes heureux De ne sentir nulle contrainte, Et de pouvoir suivre sans crainte Les doux emportements de vos cœurs amoureux !
Mais le sommeil sur ma paupière Verse de ses pavots l’agréable fraîcheur ; Donnons-nous à lui toute entière : Nous n’avons point de loi sévère Qui défende à nos sens d’en goûter la douceur.
Scène IV
TIRCIS
Vers ma belle ennemie Portons sans bruit nos pas, Et ne réveillons pas Sa rigueur endormie.
TOUS TROIS
Dormez, dormez, beaux yeux, adorables vainqueurs, Et goûtez le repos que vous ôtez aux cœurs ; Dormez, dormez, beaux yeux.
TIRCIS
Silence, petits oiseaux ; Vents, n’agitez nulle chose ; Coulez doucement, ruisseaux : C’est Caliste qui repose.
TOUS TROIS
Dormez, dormez, beaux yeux, adorables vainqueurs, Et goûtez le repos que vous ôtez aux cœurs ; Dormez, dormez, beaux yeux.
CALISTE
Ah ! quelle peine extrême ! Suivre partout mes pas ?
TIRCIS
Que voulez-vous qu’on suive, hélas ! Que ce qu’on aime ?
CALISTE
Berger, que voulez-vous ?
TIRCIS
Mourir, belle bergère, Mourir à vos genoux, Et finir ma misère. Puisque en vain à vos pieds on me voit soupirer, Il y faut expirer.
CALISTE
Ah ! Tircis, ôtez-vous, j’ai peur que dans ce jour La pitié dans mon cœur n’introduise l’amour.
LYCASTE et MENANDRE, l’un après l’autre.
Soit amour, soit pitié, Il sied bien d’être tendre ; C’est par trop vous défendre : Bergère, il faut se