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SOSTRATE.

Hélas ! petit garçon, que tu es venu à propos !



Scène V

ARISTIONE, ANAXARQUE, IPHICRATE, TIMOCLÈS, CLITIDAS, SOSTRATE, ÉRIPHILE
ARISTIONE.

On vous a demandée, ma fille, et il y a des gens que votre absence chagrine fort.

ÉRIPHILE.

Je pense, Madame, qu’on m’a demandée par compliment, et on ne s’inquiète pas tant qu’on vous dit.

ARISTIONE.

On enchaîne pour nous ici tant de divertissements les uns aux autres, que toutes nos heures sont retenues, et nous n’avons aucun moment à perdre, si nous voulons les goûter tous. Entrons vite dans le bois, et voyons ce qui nous y attend ; ce lieu est le plus beau du monde, prenons vite nos places.



TROISIÈME INTERMÈDE

Le théâtre est une forêt, où la Princesse est invitée d’aller ; une Nymphe lui en fait les honneurs en chantant, et, pour la divertir, on lui joue une petite comédie en musique, dont voici le sujet. Un berger se plaint à deux bergers ses amis des froideurs de celle qu’il aime ; les deux amis le consolent ; et, comme la bergère aimée arrive, tous trois se retirent pour l’observer. Après quelque plainte amoureuse, elle se repose sur un gazon, et s’abandonne aux douceurs du sommeil. L’amant fait approcher ses amis pour contempler les grâces de sa bergère, et invite toutes choses à contribuer à son repos. La bergère, en s’éveillant, voit son berger à ses pieds, se plaint de sa poursuite ; mais, considérant sa constance, elle lui accorde sa demande, et consent d’en être aimée en présence des deux bergers amis. Deux satyres arrivant se plaignent de son changement et, étant touchés de cette disgrâce, cherchent leur consolation dans le vin.

{{SectionThéâtre|Prologue (