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je suis bien aise que vous ayez vu que je n’ai pas si méchant goût que vous avez pensé.

ÉRIPHILE.

Ne triomphez point tant : vous ne tarderez guère à me faire avoir ma revanche. Qu’on me laisse ici.

CLÉONICE.

Je vous avertis, Clitidas, que la Princesse veut être seule.

CLITIDAS.

Laissez-moi faire : je suis homme qui sais ma cour.



Scène II

ÉRIPHILE, CLITIDAS

CLITIDAS fait semblant de chanter : La, la, la, la, ah !

ÉRIPHILE.

Clitidas.

CLITIDAS.

Je ne vous avais pas vue là, Madame.

ÉRIPHILE.

Approche. D’où viens-tu ?

CLITIDAS.

De laisser la Princesse votre mère, qui s’en allait vers le temple d’Apollon, accompagnée de beaucoup de gens.

ÉRIPHILE.

Ne trouves-tu pas ces lieux les plus charmants du monde ?

CLITIDAS.

Assurément. Les Princes, vos amants, y étaient.

ÉRIPHILE.

Le fleuve Pénée fait ici d’agréables détours.

CLITIDAS.

Fort agréables. Sostrate y était aussi.

ÉRIPHILE.

D’où vient qu’il n’est pas venu à la promenade ?

CLITIDAS.

Il a quelque chose dans la tête qui l’empêche de prendre plaisir à tous ces beaux régales. Il m’a voulu entretenir ; mais vous m’avez défendu si expressément de me charger d’aucune affaire auprès de vous, que je n’ai point voulu lui prêter