je suis bien aise que vous ayez vu que je n’ai pas si méchant goût que vous avez pensé.
Ne triomphez point tant : vous ne tarderez guère à me faire avoir ma revanche. Qu’on me laisse ici.
Je vous avertis, Clitidas, que la Princesse veut être seule.
Laissez-moi faire : je suis homme qui sais ma cour.
Scène II
CLITIDAS fait semblant de chanter : La, la, la, la, ah !
Clitidas.
Je ne vous avais pas vue là, Madame.
Approche. D’où viens-tu ?
De laisser la Princesse votre mère, qui s’en allait vers le temple d’Apollon, accompagnée de beaucoup de gens.
Ne trouves-tu pas ces lieux les plus charmants du monde ?
Assurément. Les Princes, vos amants, y étaient.
Le fleuve Pénée fait ici d’agréables détours.
Fort agréables. Sostrate y était aussi.
D’où vient qu’il n’est pas venu à la promenade ?
Il a quelque chose dans la tête qui l’empêche de prendre plaisir à tous ces beaux régales. Il m’a voulu entretenir ; mais vous m’avez défendu si expressément de me charger d’aucune affaire auprès de vous, que je n’ai point voulu lui prêter