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à se mettre au-dessus de tous les hommes, aient besoin de faire leur cour, et de demander quelque chose.

ANAXARQUE.

Vous devriez gagner un peu mieux votre argent, et donner à Madame de meilleures plaisanteries.

CLITIDAS.

Ma foi ! on les donne telles qu’on peut. Vous en parlez fort à votre aise, et le métier de plaisant n’est pas comme celui d’astrologue. Bien mentir et bien plaisanter sont deux choses fort différentes, et il est bien plus facile de tromper les gens que de les faire rire.

ARISTIONE.

Eh ! qu’est-ce donc que cela veut dire ?

CLITIDAS, se parlant à lui-même : Paix ! impertinent que vous êtes. Ne savez-vous pas bien que l’astrologie est une affaire d’État, et qu’il ne faut point toucher à cette corde-là ? Je vous l’ai dit plusieurs fois, vous vous émancipez trop, et vous prenez de certaines libertés qui vous joueront un mauvais tour : je vous en avertis ; vous verrez qu’un de ces jours on vous donnera du pied au cul, et qu’on vous chassera comme un faquin. Taisez-vous, si vous êtes sage.

ARISTIONE.

Où est ma fille ?

TIMOCLÈS.

Madame, elle s’est écartée, et je lui ai présenté une main qu’elle a refusé d’accepter.

ARISTIONE.

Princes, puisque l’amour que vous avez pour Ériphile a bien voulu se soumettre aux lois que j’ai voulu vous imposer,