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LES AMANTS MAGNIFIQUES,

COMÉDIE-BALLET EN CINQ ACTES.

1670.

AVANT-PROPOS.

Le roi, qui ne veut que des choses extraordinaires dans tout ce qu’il entreprend, s’est proposé de donner à sa cour un divertissement qui fût composé de tous ceux que le théâtre peut fournir ; et, pour embrasser cette vaste idée, et enchaîner ensemble tant de choses diverses, Sa Majesté a choisi pour sujet deux princes rivaux, qui, dans le champêtre séjour de la vallée de Tempe, où l’on doit célébrer la fête des jeux pythiens, régalent à l’envi une jeune princesse et sa mère de toutes les galanteries dont ils se peuvent aviser.

NOTICE.

Comme on le voit dans l’avant-propos de Molière, le sujet de cette pièce fut indiqué par Louis XIV lui-même. Composés exclusivement pour la cour, les Amants magnifiques ne furent joués qu’à la cour et ne pouvaient, suivant la remarque de Voltaire, réussir que là par le mérite du divertissement et par celui de l’à-propos. Molière, qui ne s’abusait pas sur la portée de cet ouvrage, ne le fit pas même représenter sur son théâtre, et il fut imprimé pour la première fois après sa mort daus l’édition de Vinot et Lagrange. En 1688, les comédiens français essayèrent de le tirer de l’oubli où il était tombé ; mais après neuf représentations très-peu suivies, ils le retirèrent de la scène. Dancourt, en 1704, essaya de nouveau, à l’aide de changements dans les intermèdes, de remettre au théâtre les Amants magnifiques ; mais cette tentative échoua, comme celle de 1688.