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veras mie de mes pattes ; et, en dépit de tes dains, je ferai bien voir que je sis ta femme, et je te ferai pindre.

LES ENFANTS.

Mon papa ! mon papa ! mon papa !

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Au secours ! au secours ! Où fuirai-je ? Je n’en puis plus.

ORONTE.

Allez, vous ferez bien de le faire punir ; et il mérite d’être pendu.


Scène XI.

SBRIGANI, seul.

Je conduis de l’œil toutes choses, et tout ceci ne va pas mal. Nous fatiguerons tant notre provincial, qu’il faudra, ma foi, qu’il déguerpisse.


Scène XI.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, SBRIGANI.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Ah ! je suis assommé ! Quelle peine ! Quelle maudite ville ! Assassiné de tous côtés !

SBRIGANI.

Qu’est-ce, monsieur ? Est-il encore arrivé quelque chose ?

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Oui. Il pleut en ce pays des femmes et des lavements.

SBRIGANI.

Comment donc ?

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Deux carognes de baragouineuses me sont venues accuser de les avoir épousées toutes deux, et me menacent de la justice.

SBRIGANI.

Voilà une méchante affaire ; et la justice, en ce pays-ci, est rigoureuse en diable contre cette sorte de crime.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Oui : mais, quand il y auroit information, ajournement, décret, et jugement obtenu par surprise, défaut et contumace, j’ai la voie de conflit de juridiction pour temporiser, et venir aux moyens de nullité qui seront dans les procédures.

SBRIGANI.

Voilà en parler dans tous les termes ; et l’on voit bien, monsieur, que vous êtes du métier.