ACTE SECOND.
Scène I.
Il a forcé tous les obstacles que j’avois mis, et s’est dérobé aux remèdes que je commonçois de lui faire.
C’est être bien ennemi de soi-même, que de fuir des remèdes aussi salutaires que les vôtres.
Marque d’un cerveau démonté, et d’une raison dépravée, que de ne vouloir pas guérir.
Vous l’auriez guéri haut la main.
Sans doute : quand il y auroit eu complication de douze maladies.
Cependant voilà cinquante pistoles bien acquises qu’il vous fait perdre.
Moi, je n’entends point les perdre, et je prétends le guérir en dépit qu’il en ait. Il est lié et engagé à mes remèdes, et je veux le faire saisir où je le trouverai, comme déserteur de la médecine, et infracteur de mes ordonnances.
Vous avez raison. Vos remèdes étoient un coup sûr, et c’est de l’argent qu’il vous vole.
Où puis-je en avoir des nouvelles ?
Chez le bon homme Oronte assurément, dont il vient épouser la fille, et qui, ne sachant rien de l’infirmité de son gendre futur, voudra peut-être se hâter de conclure le mariage.
Je vais lui parler tout à l’heure.