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ÉRASTE.

Mon Dieu ! laissez faire. Ce n’est pas pour ce que vous pensez.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Je vous demande de ne me traiter qu’en ami.

ÉRASTE.

C’est ce que je veux faire. (Bas, au médecin.) Je vous recommande surtout de ne le point laisser sortir de vos mains ; car, parfois, il veut s’échapper.

PREMIER MÉDECIN.

Ne vous mettez pas en peine.

ÉRASTE, à monsieur de Pourceaugnac.

Je vous prie de m’excuser de l’incivilité que je commets.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Vous vous moquez ; et c’est trop de grâce que vous me faites.


Scène XI.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, PREMIER MÉDECIN, SECOND MÉDECIN, UN APOTHICAIRE.
PREMIER MÉDECIN.

Ce m’est beaucoup d’honneur, monsieur, d’être choisi pour vous rendre service.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Je suis votre serviteur.

PREMIER MÉDECIN.

Voici un habile homme, mon confrère, avec lequel je vais consulter la manière dont nous vous traiterons.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Il ne faut point tant de façons, vous dis-je ; et je suis homme à me contenter de l’ordinaire.

PREMIER MÉDECIN.

Allons, des siéges.

(Des laquais entrent, et donnent des siéges.)

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, à part.

Voilà, pour un jeune homme, des domestiques bien lugubres.

PREMIER MÉDECIN.

Allons, monsieur : prenez votre place, monsieur.

(Les deux médecins font asseoir monsieur de Pourceaugnac entre eux deux.)