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passés, pour un parent un peu troublé d’esprit, que je veux vous donner chez vous, afin de le guérir avec plus de commodité, et qu’il soit vu de moins de monde.

PREMIER MÉDECIN.

Oui, monsieur ; j’ai déjà disposé tout, et promets d’en avoir tous les soins imaginables.

ÉRASTE.

Le voici fort à propos.

PREMIER MÉDECIN.

La conjoncture est tout à fait heureuse, et j’ai ici un ancien de mes amis, avec lequel je serai bien aise de consulter sa maladie.


Scène X.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, ÉRASTE, PREMIER MÉDECIN, UN APOTHICAIRE.
ÉRASTE, à monsieur de Pourceaugnac.

Une petite affaire m’est survenue, qui m’oblige à vous quitter ; (montrant le médecin,) mais voilà une personne entre les mains de qui je vous laisse, qui aura soin pour moi de vous traiter du mieux qu’il lui sera possible.

PREMIER MÉDECIN.

Le devoir de ma profession m’y oblige, et c’est assez que vous me chargiez de ce soin.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, à part.

C’est son maître d’hôtel, sans doute ; et il faut que ce soit un homme de qualité.

PREMIER MÉDECIN, à Éraste.

Oui ; je vous assure que je traiterai monsieur méthodiquement, et dans toutes les régularités de notre art.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Mon Dieu ! il ne me faut point tant de cérémonies ; et je ne viens pas ici pour incommoder.

PREMIER MÉDECIN.

Un tel emploi ne me donne que de la joie.

ÉRASTE, au médecin.

Voilà toujours dix pistoles d’avance, en attendant ce que j’ai promis.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Non, s’il vous plaît ; je n’entends pas que vous fassiez de dépense, et que vous envoyiez rien acheter pour moi.