Mais vous ne savez pas que ce n’est pas assez que ce consentement ; et que le ciel, (montrant Valère.) avec un frère que vous voyez, vient de me rendre un père (montrant Anselme.) dont vous avez à m’obtenir.
Le ciel, mes enfants, ne me redonne point à vous pour être contraire à vos vœux. Seigneur Harpagon, vous jugez bien que le choix d’une jeune personne tombera sur le fils plutôt que sur le père : allons, ne vous faites point dire ce qu’il n’est pas nécessaire d’entendre ; et consentez, ainsi que moi, à ce double hyménée.
Il faut, pour me donner conseil, que je voie ma cassette.
Vous la verrez saine et entière.
Je n’ai point d’argent à donner en mariage à mes enfants.
Eh bien ! j’en ai pour eux ; que cela ne vous inquiète point.
Vous obligerez-vous à faire tous les frais de ces deux mariages ?
Oui, je m’y oblige. Êtes-vous satisfait ?
Oui, pourvu que, pour les noces, vous me fassiez faire un habit.
D’accord. Allons jouir de l’allégresse que cet heureux jour nous présente.
Holà ! messieurs, holà ! Tout doucement, s’il vous plaît. Qui me payera mes écritures ?
Nous n’avons que faire de vos écritures.
Oui ! Mais je ne prétends pas, moi, les avoir faites pour rien.