Tout beau ! Prenez garde à ce que vous allez dire. Vous risquez ici plus que vous ne pensez ; vous parlez devant un homme à qui tout Naples est connu et qui peut aisément voir clair dans l’histoire que vous ferez.
Je ne suis point homme à rien craindre ; et si Naples vous est connu, vous savez qui était don Thomas d’Alburci.
Sans doute, je le sais ; et peu de gens l’ont connu mieux que moi.
Je ne me soucie ni de dom Thomas ni dom Martin.
De grâce, laissez-le parler ; nous verrons ce qu’il en veut dire.
Je veux dire que c’est lui qui m’a donné jour.
Lui ?
Oui.
Allez. Vous vous moquez. Cherchez quelque autre histoire qui vous puisse mieux réussir, et ne prétendez pas vous sauver sous cette imposture.
Songez à mieux parler. Ce n’est point une imposture, et je n’avance rien qu’il ne me soit aisé de justifier.
Quoi ! vous osez vous dire fils de don Thomas d’Alburci ?
Oui, je l’ose ; et je suis prêt de soutenir cette vérité contre qui que ce soit.
L’audace est merveilleuse ! Apprenez, pour vous confondre, qu’il y a seize ans, pour le moins, que l’homme dont vous nous parlez périt sur mer avec ses enfants et sa femme, en voulant dérober leur vie aux cruelles persécutions qui ont