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Qui savent accabler leurs maris de caresses,
Pour leur faire avaler l’usage des galants.

Mercure
Ma foi ! veux-tu que je te dise ?
Un mal d’opinion ne touche que les sots ;
Et je prendrais pour ma devise :
« Moins d’honneur, et plus de repos. »

Cléanthis
Comment ? tu souffrirais, sans nulle répugnance,
Que j’aimasse un galant avec toute licence ?

Mercure
Oui, si je n’étais plus de tes cris rebattu,
Et qu’on te vît changer d’humeur et de méthode.
J’aime mieux un vice commode
Qu’une fatigante vertu.
Adieu, Cléanthis, ma chère âme :
Il me faut suivre Amphitryon.

Il s’en va.

Cléanthis
Pourquoi, pour punir cet infâme,
Mon cœur n’a-t-il assez de résolution ?
Ah ! que dans cette occasion
J’enrage d’être honnête femme !
ACTE II
Scène première
Amphitryon, Sosie.

Amphitryon
Viens çà, bourreau, viens çà. Sais-tu, maître fripon,
Qu’à te faire assommer ton discours peut suffire ?
Et que pour te traiter comme je le désire,
Mon courroux n’attend qu’un bâton ?