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Valère, à Dorine.
Mais quel est ton dessein ?
Mariane, à Dorine.
Qu’est-ce que tu veux faire ?
Dorine
Vous bien remettre ensemble, et vous tirer d’affaire.(À Valère.)
Êtes-vous fou d’avoir un pareil démêlé ?
Valère
N’as-tu pas entendu comme elle m’a parlé ?
Dorine
Êtes-vous folle, vous, de vous être emportée ?
Mariane
N’as-tu pas vu la chose, et comme il m’a traitée ?
Dorine, à Valère.
Sottise des deux parts. Elle n’a d’autre soinQue de se conserver à vous, j’en suis témoin.
À Mariane.
Il n’aime que vous seule, et n’a point d’autre envie
Que d’être votre époux ; j’en réponds sur ma vie.
Mariane, à Valère.
Pourquoi donc me donner un semblable conseil ?
Valère, à Mariane.
Pourquoi m’en demander sur un sujet pareil ?
Dorine
Vous êtes fous tous deux. Çà, la main l’un et l’autre.(À Valère)
Allons, vous.
Valère, en donnant sa main à Dorine.
À quoi bon ma main ?
Dorine, à Mariane.
Ah çà ! la vôtre.
Mariane, en donnant aussi sa main.
De quoi sert tout cela ?
Dorine
Mon Dieu ! vite, avancez.Vous vous aimez tous deux plus que vous ne pensez[1].
(Valère et Mariane se tiennent quelque temps par la main sans se regarder.)
- ↑ L’auteur de la lettre sur la comédie de l’Imposteur remarque judicieusement « que ce dépit a cela de particulier et d’original, qu’il naît et finit dans une même scène, et cela aussi vraisemblablement que faisaient ceux qu’on avait vus aupara-