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Alceste
Puisqu’il vous plaît ainsi, monsieur, je le veux bien.
Oronte
Sonnet. C’est un sonnet… L’Espoir… C’est une dameQui de quelque espérance avait flatté ma flamme.
L’Espoir… Ce ne sont point de ces grands vers pompeux,
Mais de petits vers doux, tendres, et langoureux.
(À toutes ces interruptions il regarde Alceste.)
Alceste
Nous verrons bien.
Oronte
L’Espoir… Je ne sais si le style
Et si du choix des mots vous vous contenterez.
Alceste
Nous allons voir, monsieur.
Oronte
Au reste, vous saurezQue je n’ai demeuré qu’un quart d’heure à le faire.
Alceste
Voyons, monsieur ; le temps ne fait rien à l’affaire[1].
Oronte
L’espoir, il est vrai, nous soulage,
Et nous berce un temps, notre ennui ;
Mais, Philis, le triste avantage,
Lorsque rien ne marche après lui !
Philinte
Je suis déjà charmé de ce petit morceau.
Alceste, bas, à Philinte.
Quoi ! vous avez le front de trouver cela beau ?
Oronte
Vous eûtes de la complaisance ;
Mais vous en deviez moins avoir,
Et ne vous pas mettre en dépense
Pour ne me donner que l’espoir.
Philinte
Ah ! qu’en termes galants ces choses-là sont mises !
Alceste, bas, à Philinte.
Hé quoi ! vil complaisant, vous louez des sottises[2] ?