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métier. Conservons-nous donc dans le degré d’estime où leur faiblesse nous a mis, et soyons de concert auprès des malades, pour nous attribuer les heureux succès de la maladie, et rejeter sur la nature toutes les bévues de notre art. N’allons point, dis-je, détruire sottement les heureuses préventions d’une erreur qui donne du pain à tant de personnes.

M. Tomès
Vous avez raison en tout ce que vous dites ; mais ce sont chaleurs de sang, dont parfois on n’est pas le maître.

M. Filerin
Allons donc, Messieurs, mettez bas toute rancune, et faisons ici votre accommodement.

M. des Fonandrès
J’y consens. Qu’il me passe mon émétique pour la malade dont il s’agit, et je lui passerai tout ce qu’il voudra pour le premier malade dont il sera question.

M. Filerin
On ne peut pas mieux dire, et voilà se mettre à la raison.

M. des Fonandrès
Cela est fait.

M. Filerin
Touchez donc là. Adieu. Une autre fois, montrez plus de prudence.


Scène 2

Messieurs Tomès, des Fonandrès, Lisette.

Lisette
Quoi, Messieurs, vous voilà, et vous ne songez pas à réparer le tort qu’on vient de faire à la médecine ?

M. Tomès
Comment, Qu’est-ce ?

Lisette
Un insolent, qui a eu l’effronterie d’entreprendre sur votre métier : et qui sans votre ordonnance, vient de tuer un homme d’un grand coup d’épée au travers du corps.

M. Tomès
Écoutez, vous faites la railleuse : mais vous passerez par nos mains quelque jour.

Lisette
Je vous permets de me tuer, lorsque j’aurai recours à vous.



Scène 3

Lisette, Clitandre.

Clitandre