Pardonnez-moi, monsieur, je viens seulement d’ici près. Je crois que cet habit est purgatif, et que c’est prendre médecine que de le porter.
Peste soit l’insolent ! Couvre au moins ta poltronnerie d’un voile plus honnête. Sais-tu bien qui est celui à qui j’ai sauvé la vie ?
Moi ? non.
C’est un frère d’Elvire.
Un…
Il est assez honnête homme, il en a bien usé, et j’ai regret d’avoir démêlé avec lui.
Il vous serait aisé de pacifier toutes choses.
Oui ; mais ma passion est usée pour done Elvire, et l’engagement ne compatit point avec mon humeur. J’aime la liberté en amour, tu le sais, et je ne saurais me résoudre à renfermer mon cœur entre quatre murailles. Je te l’ai dit vingt fois, j’ai une pente naturelle à me laisser aller à tout ce qui m’attire. Mon cœur est à toutes les belles, et c’est à elles à le prendre tour à tour, et à le garder tant qu’elles le pourront. Mais quel est le superbe édifice que je vois entre ces arbres ?
Vous ne le savez pas ?
Non, vraiment.
Bon ; c’est le tombeau que le commandeur faisait faire lorsque vous le tuâtes.
Ah ! tu as raison. Je ne savais pas que c’était de ce côté-ci qu’il était. Tout le monde m’a dit des merveilles de cet ouvrage, aussi bien que de la statue du commandeur ; et j’ai envie de l’aller voir.