vous. Croyez ce que vous voudrez : il m’importe bien que vous soyez damné !
Mais tout en raisonnant, je crois que nous sommes égarés. Appelle un peu cet homme que voilà là-bas, pour lui demander le chemin.
Scène II
Holà, ho, l’homme ! ho, mon compère ! ho, l’ami ! un petit mot, s’il vous plaît. Enseignez-nous un peu le chemin qui mène à la ville.
Vous n’avez qu’à suivre cette route, messieurs, et détourner à main droite quand vous serez au bout de la forêt ; mais je vous donne avis que vous devez vous tenir sur vos gardes, et que, depuis quelque temps, il y a des voleurs ici autour.
Je te suis bien obligé, mon ami, et je te rends grâce de tout mon cœur.
Si vous vouliez me secourir, monsieur, de quelque aumône ?
Ah ! ah ! ton avis est intéressé, à ce que je vois.
Je suis un pauvre homme, monsieur, retiré tout seul dans ce bois depuis dix ans, et je ne manquerai pas de prier le ciel qu’il vous donne toute sorte de biens.
Eh ! prie le ciel qu’il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres.
Vous ne connaissez pas monsieur, bon homme : il ne
- ↑ Cette scène et la précédente, que l’on croyait perdues, furent publiées pour la première fois en 1813 par M. Simonnin. Il les découvrit toutes deux dans l’édition d’Amsterdam de 1683. Depuis, M. Beuchot a retrouvé les mêmes scènes, mais bien incomplètes, dans un exemplaire de l’édition de 1682, qui avait appartenu a M. de Lomenie, et pour lequel on n’avait point fait de cartons.
(Aimé Martin.)