Oui, si je le serai, oui ou non ?
(Les deux Égyptiennes sortent en chantant et en dansant.)
Scène XI. — Sganarelle.
Peste soit des carognes qui me laissent dans l’inquiétude ! Il faut absolument que je sache la destinée de mon mariage ; et, pour cela, je veux aller trouver ce grand magicien dont tout le monde parle tant, et qui, par son art admirable, fait voir tout ce que l’on souhaite. Ma foi, je crois que je n’ai que faire d’aller au magicien, et voici qui me montre tout ce que je puis demander.
Scène XII. — Dorimène, Lycaste, Sganarelle, retiré dans un coin du théâtre sans être vu.
Quoi ! belle Dorimène, c’est sans raillerie que vous parlez ?
Sans raillerie.
Vous vous mariez tout de bon ?
Tout de bon.
Et vos noces se feront dès ce soir ?
Dès ce soir.
Et vous pouvez, cruelle que vous êtes, oublier de la sorte l’amour que j’ai pour vous, et les obligeantes paroles que vous m’aviez données ?
Moi ? point du tout. Je vous considère toujours de même, et ce mariage ne doit point vous inquiéter : c’est un homme que je n’épouse point par amour, et sa seule richesse me fait résoudre à l’accepter. Je n’ai point de bien, vous n’en avez point aussi, et vous savez que sans cela on passe mal le temps au monde, et qu’à quelque prix que ce soit il faut tâcher d’en avoir. J’ai embrassé cette occasion-ci de me mettre à mon aise ; et je l’ai fait sur l’espérance de me voir