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devant les yeux, pour en bien faire les grimaces.
(à Mademoiselle de Brie.) Pour vous, vous faites une de ces femmes qui pensent être les plus vertueuses personnes du monde pourvu qu’elles sauvent les apparences, de ces femmes qui croient que le péché n’est que dans le scandale, qui veulent conduire doucement les affaires qu’elles ont sur le pied d’attachement honnête, et appellent amis ce que les autres nomment galants. Entrez bien dans ce caractère.
(à Mademoiselle Molière.) Vous, vous faites le même personnage que dans La Critique, et je n’ai rien à vous dire, non plus qu’à Mademoiselle du Parc.
(à Mademoiselle du Croisy.) Pour vous, vous représentez une de ces personnes qui prêtent doucement des charités à tout le monde, de ces femmes qui donnent toujours le petit coup de langue en passant, et seraient bien fâchées d’avoir souffert qu’on eût dit du bien du prochain ; je crois que vous ne vous acquitterez pas mal de ce rôle.
(à Mademoiselle Hervé.) Et pour vous, vous êtes la soubrette de la précieuse, qui se mêle de temps en temps dans la conversation, et attrape, comme elle peut, tous les termes de sa maîtresse. Je vous dis tous vos caractères, afin que vous vous les imprimiez fortement dans l’esprit. Commençons maintenant à répéter, et voyons comme cela ira. Ah ! voici justement un fâcheux ! Il ne nous fallait plus que cela.


Scène 2

La Thorillière, Molière, etc.

La Thorillière

Bonjour, Monsieur Molière.

Molière

Monsieur, votre serviteur. La peste soit de l’homme !

La Thorillière

Comment vous en va ?

Molière