Faites-la-moi venir ; aussi bien de ce pas
Prétends-je l’emmener ; ne vous en fâchez pas :
Un bonheur continu rendrait l’homme superbe ;
Et chacun a son tour, comme dit le proverbe.
Horace.
Quels maux peuvent, ô Ciel ! égaler mes ennuis !
Et s’est-on jamais vu dans l’abîme où je suis !
Arnolphe, à Oronte.
Pressez vite le jour de la cérémonie :
J’y prends part, et déjà moi-même je m’en prie.
Oronte.
C’est bien notre dessein.
Scène 9
Arnolphe, à Agnès.
Venez, belle, venez,
Qu’on ne saurait tenir, et qui vous mutinez.
Voici votre galant, à qui, pour récompense,
Vous pouvez faire une humble et douce révérence.
Adieu. L’événement trompe un peu vos souhaits ;
Mais tous les amoureux ne sont pas satisfaits.
Agnès.
Me laissez-vous, Horace, emmener de la sorte ?
Horace.
Je ne sais où j’en suis, tant ma douleur est forte.
Arnolphe.
Allons, causeuse, allons.
Agnès.
Je veux rester ici.
Oronte.
Dites-nous ce que c’est que ce mystère-ci.
Nous nous regardons tous, sans le pouvoir comprendre.
Arnolphe.
Avec plus de loisir je pourrai vous l’apprendre.
Jusqu’au revoir.
Oronte.