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ACTE CINQUIÈME.



Scène I

ARNOLPHE, ALAIN, GEORGETTE.
Arnolphe.

Traîtres ! qu’avez-vous fait par cette violence ?

Alain.

Nous vous avons rendu, monsieur, obéissance.

Arnolphe.

De cette excuse en vain vous voulez vous armer :
L’ordre était de le battre, et non de l’assommer ;
Et c’était sur le dos, et non pas sur la tête,
Que j’avais commandé qu’on fît choir la tempête.
Ciel ! dans quel accident me jette ici le sort !
Et que puis-je résoudre à voir cet homme mort ?
Rentrez dans la maison, et gardez de rien dire
De cet ordre innocent que j’ai pu vous prescrire.
Le jour s’en va paraître, et je vais consulter
Comment dans ce malheur je me dois comporter.
Hélas ! que deviendrai-je ? et que dira le père,
Lorsque inopinément il saura cette affaire ?



Scène II

HORACE, ARNOLPHE.
Horace, à part.

Il faut que j’aille un peu reconnoître qui c’est.

Arnolphe, se croyant seul.

Eût-on jamais prévu…

(Heurté par Horace, qu’il ne reconnoît pas.)

Eût-on jamais prévu… Qui va là, s’il vous plaît ?

Horace.

C’est vous, Seigneur Arnolphe ?

Arnolphe.

C’est vous, Seigneur Arnolphe ? Oui. Mais vous ?…

Horace.

C’est vous, Seigneur Arnolphe ? Oui. Mais vous ?…C’est Horace.
Je m’en allais chez vous vous prier d’une grace.