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Arnolphe.

Quiconque de vous deux n’ouvrira pas la porte
N’aura point à manger de plus de quatre jours.
Ha !

Georgette.

Ha !Par quelle raison y venir, quand j’y cours ?

Alain.

Pourquoi plutôt que moi ? Le plaisant stratagème !

Georgette.

Ôte-toi donc de là.

Alain.

Ôte-toi donc de là.Non, ôte-toi, toi-même.

Georgette.

Je veux ouvrir la porte.

Alain.

Je veux ouvrir la porte.Et je veux l’ouvrir, moi.

Georgette.

Tu ne l’ouvriras pas.

Alain.

Tu ne l’ouvriras pas.Ni toi non plus.

Georgette.

Tu ne l’ouvriras pas.Ni toi non plus.Ni toi.

Arnolphe.

Il faut que j’aie ici l’ame bien patiente !

Alain, en entrant.

Au moins, c’est moi, monsieur.

Georgette, en entrant.

Au moins, c’est moi, monsieur.Je suis votre servante,
C’est moi.

Alain.

C’est moi.Sans le respect de Monsieur que voilà,
Je te…

Arnolphe, recevant un coup d’Alain.

Je te…Peste !

Alain.

Je te…Peste !Pardon.

Arnolphe.

Je te…Peste !Pardon.Voyez ce lourdaud-là !

Alain.

C’est elle aussi, monsieur…