aste.
Parbleu ! Puisque tu veux que j’aie une querelle.
Je consens à l’avoir pour contenter ton zèle :
Ce sera contre toi, qui me fais enrager,
Et dont je ne me puis par douceur dégager.
Filinte.
C’est fort mal d’un ami recevoir le service ;
Mais puisque je vous rends un si mauvais office,
Adieu : vuidez sans moi tout ce que vous aurez.
Éraste.
Vous serez mon ami quand vous me quitterez.
Mais voyez quels malheurs suivent ma destinée !
Ils m’auront fait passer l’heure qu’on m’a donnée.
Acte III , scène V .
Damis.
Quoi ? Malgré moi le traître espère l’obtenir ?
Ah ! Mon juste courroux le saura prévenir.
Éraste.
J’entrevois là quelqu’un sur la porte d’Orphise.
Quoi ? Toujours quelque obstacle aux feux qu’elle autorise !
Damis.
Oui, j’ai su que ma nièce, en dépit de mes soins,
Doit voir ce soir chez elle Éraste sans témoins.
La Rivière.
Qu’entends-je à ces gens-là dire de notre maître ?
Approchons doucement, sans nous faire connoître.
Damis.
Mais avant qu’il ait lieu d’achever son dessein,
Il faut de mille coups percer son traître sein.
Va-t’en faire venir ceux que je viens de dire,
Pour les mettre en embûche aux lieux que je desire,
Afin qu’au nom d’Éraste on soit prêt à venger
Mon honneur, que ses feux ont l’orgueil d’outrager,
À rompre un rendez-vous qui dans ce lieu l’appelle,
Et noyer dans son sang sa flamme criminelle.