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rmant,
Je vous dirai... Ma foi, sans vous vanter mon zèle,
J’ai bien fait du chemin pour trouver cette belle  ;
Et si...
Éraste.
Peste soit fait de tes digressions  !
La Montagne.
Ah  ! Il faut modérer un peu ses passions  ;
Et Sénèque...


Éraste.
Sénèque est un sot dans ta bouche,
Puisqu’il ne me dit rien de tout ce qui me touche.
Dis-moi ton ordre, tôt.
La Montagne.
Pour contenter vos vœux,
Votre Orphise... Une bête est là dans vos cheveux.
Éraste.
Laisse.
La Montagne.
Cette beauté de sa part vous fait dire...
Éraste.
Quoi  ?
La Montagne.
Devinez.
Éraste.
Sais-tu que je ne veux pas rire  ?
La Montagne.
Son ordre est qu’en ce lieu vous devez vous tenir,
Assuré que dans peu vous l’y verrez venir,
Lorsqu’elle aura quitté quelques provinciales,
Aux personnes de cour fâcheuses animales.
Éraste.
Tenons-nous donc au lieu qu’elle a voulu choisir.


Mais, puisque l’ordre ici m’offre quelque loisir,
Laisse-moi méditer  : j’ai dessein de lui faire
Quelques vers sur un air où je la vois se plaire.
(il se promène en rêvant.)

Acte II , scène IV .