Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/479

Cette page n’a pas encore été corrigée

LES FACHEUX,

COMl^DIE-BALLET EN TROIS ACTES.

1661.

NOTICE.

Cette pièce à scènes détachées, sans plan ni intrigue, fut sur aotre tlicâtre le premier essai de ce qu’on a depuis appelé de«  pièces à tiroir, en même temps que le premier essai de la comédieballet, c’est-à-dire de la comédie où, comme le dit M. Aus^or, la danse est liée à l’action de manière à en remplir les inlervalles, sans en rompre le fil. Elle fut, suivant le témoignage de Molière lui-même, conçue, faite, apprise et représentée en quinze jours ’, à l’occasion d’une fête donnée à Vaux par Fouqiict, le 17 août 1661.

M. Aimé Martin a reproduit, dans son édition, une curieuse anecdote, empruntée à un écrivain du dix-septième siècle, anecdote qui trouve ici naturellement sa place, parce qu’elle explique comment et pourquoi Molière fit les Fâcheux. Nous la donnons après M. Aimé Martin, en lui laissant, comme de raison, le mérite de la découverte :

« Après qu’on eut joué les frécieuses, où les gens de cour étoient si bien représentés et si bien raillés, ils donnèrent eux-mêmes à l’auteur, avec beaucoup d’empressement, des mémoires de tout ce qui se passoit dans le monde, et aes poitrails de leurs propres défauts et de ceux de leurs meilleurs amis, croyant qu’il y avoit de la gloire pour eux que l’on recoimût leurs impertinences dans ses ouvrages, et que l’on dît même qu’il avoit voulu parler d’eux ; car il y a certains défauts de qualité dont ils font gloire, et ils seroient bien fàcbés que l’on crût qu’ils ne les eussent pas... A cliaque pièce nouvelle, Molière recevoit de nouveaux mémoires, dont on le prioit de se servir ; et je le vis bien embarrassé un soir après la comédie, et qui cherchoit partout des tablettes pour écrire ce que lui disoient plusieurs personnes de condition dont il étoil environné. Tellement que l’on

’ Voir sur la fêle de FoiiqucI, ses tentatives auprès de mademoiselle de la Vallière, et la jalousie de Louis XIV, Tascberptu, Yù de Molière, 3* édit.. Pari», «844, in-18, page 37 et suiv.