Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/470

Cette page n’a pas encore été corrigée

Qu’est-ce ?

Sganarelle
Salut, monsieur le commissaire.
Votre présence en robe est ici nécessaire :
Suivez-moi, s’il vous plaît, avec votre clarté.

Le commissaire
Nous sortions…

Sganarelle
Il s’agit d’un fait assez hâté.

Le commissaire
Quoi ?

Sganarelle
D’aller là dedans, et d’y surprendre ensemble
Deux personnes qu’il faut qu’un bon hymen assemble :
C’est une fille à nous, que, sous un don de foi,
Un Valère a séduite et fait entrer chez soi.
Elle sort de famille et noble et vertueuse,
Mais…

Le commissaire
Si c’est pour cela, la rencontre est heureuse,
puisque ici nous avons un notaire.

Sganarelle
Monsieur ?

Le notaire
Oui, notaire royal.

Le commissaire
De plus homme d’honneur.

Sganarelle
Cela s’en va sans dire. Entrez dans cette porte,
Et, sans bruit, ayez l’oeil que personne n’en sorte.
Vous serez pleinement contenté de vos soins ;
Mais ne vous laissez pas graisser la patte, au moins.

Le commissaire
Comment ? Vous croyez donc qu’un homme de justice…

Sganarelle
Ce que j’en dis n’est pas pour taxer votre office.