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c}} lui tourne le dos.
Cet homme est curieux.

Lélie
, à part.

Cet homme est curieux. Ma surprise est extrême.

Sganarelle

À qui donc en a-t-il ?

Lélie
, à part.

À qui donc en a-t-il ?Je le veux accoster.
(Haut.)
Puis-je… ? Hé ! de grâce un mot.

Sganarelle
le fuit encore.

Puis-je… ? Hé ! de grâce un mot. Que me veut-il conter.

Lélie

Puis-je obtenir de vous, de savoir l’aventure,
Qui fait dedans vos mains trouver cette peinture.

Sganarelle
, à part, et examinant le portrait qu’il tient et Lélie.

D’où lui vient ce désir ; mais je m’avise ici…
Ah ! ma foi, me voilà de son trouble éclairci,
Sa surprise à présent n’étonne plus mon âme,
C’est mon homme, ou plutôt c’est celui de ma femme.

Lélie

Retirez-moi de peine et dites d’où vous vient…

Sganarelle

Nous savons Dieu merci le souci qui vous tient,
Ce portrait qui vous fâche est votre ressemblance,
Il était en des mains de votre connaissance,
Et ce n’est pas un fait qui soit secret pour nous
Que les douces ardeurs de la dame et de vous :
Je ne sais pas si j’ai dans sa galanterie
L’honneur d’être connu de votre seigneurie ;
Mais faites-moi celui de cesser désormais
Un amour qu’un mari peut trouver fort mauvais,
Et songez que les nœuds du sacré mariage…

Lélie

Quoi, celle dites-vous dont vous tenez ce gage…

Sganarelle

Est ma femme, et je suis son mari.

Lélie

Est ma femme, et je suis son mari. Son mari ?

Sganarelle