Le voici.
Scène XII
Ah ! vicomte !
Ah ! marquis !
Que je suis aise de te rencontrer !
Que j’ai de joie de te voir ici !
Baise-moi donc encore un peu, je te prie[1].
Ma toute bonne, nous commençons d’être connues ; voilà le beau monde qui prend le chemin de nous venir voir.
Mesdames, agréez que je vous présente ce gentilhomme-ci : sur ma parole, il est digne d’être connu de vous.
Il est juste de venir vous rendre ce qu’on vous doit ; et vos attraits exigent leurs droits seigneuriaux sur toutes sortes de personnes.
C’est pousser vos civilités jusqu’aux derniers confins de la flatterie.
Cette journée doit être marquée dans notre almanach comme une journée bienheureuse.
Allons, petit garçon, faut-il toujours vous répéter les choses ? Voyez-vous pas qu’il faut le surcroît d’un fauteuil ?
Ne vous étonnez pas de voir le Vicomte de la sorte ; il ne
- ↑ Allusion à l’usage où étoient les hommes de la cour, surtout les jeunes gens, qui avoient la ridicule habitude, lorsqu’ils se rencontroient de s’embrasser à plusieurs reprises, avec de grands gestes et des paroles fort bruyantes. C’est ce que Molière appeloit avec tant de vérité la fureur de leurs embrassements.
- (Auger.)