Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/278

Cette page n’a pas encore été corrigée


Enfin, voilà le reste.


Éraste

Et, grâce au ciel, c’est tout.
Que sois-je exterminé, si je ne tiens parole !


Lucile

Me confonde le ciel, si la mienne est frivole !


Éraste

Adieu donc.


Lucile

Adieu donc.


Marinette

Voilà qui va des mieux.


Gros-René

Vous triomphez.


Marinette

Allons, ôtez-vous de ses yeux.


Gros-René

Retirez-vous après cet effort de courage.


Marinette

Qu’attendez-vous encor ?


Gros-René

Que faut-il davantage ?


Éraste

Ha ! Lucile, Lucile, un cœur comme le mien
Se fera regretter, et je le sais fort bien.


Lucile

Éraste, Éraste, un cœur fait comme est fait le vôtre
Se peut facilement réparer par un autre.


Éraste

Non, non : cherchez partout, vous n’en aurez jamais
De si passionné pour vous, je vous promets.
Je ne dis pas cela pour vous rendre attendrie :
J’aurois tort d’en former encore quelque envie.
Mes plus ardents respects n’ont pu vous obliger ;
Vous avez voulu rompre : il n’y faut plus songer ;
Mais personne, après moi, quoi qu’on vous fasse entendre,
N’aura jamais pour vous de passion si tendre.


Lucile

Quand on aime les gens, on les traite autrement ;
on fait de leur personne un meilleur jugement.


Éraste