Votre discours m’étonne.
Plût à Dieu que ma sœur…
Ce n’est pas la saison
De m’expliquer, vous dis-je.
Et pourquoi ?
Pour raison.
Vous saurez mon secret, quand je saurai le vôtre.
J’ai besoin pour cela de l’aveu de quelque autre.
Ayez-le donc ; et lors nous expliquant nos vœux,
Nous verrons qui tiendra mieux parole des deux.
Adieu, j’en suis content.
Et moi content, Valère.
Il croit trouver en vous l’assistance d’un frère.
Scène II, 3
C’en est fait : c’est ainsi que je me puis venger ;
Et si cette action a de quoi l’affliger,
C’est toute la douceur que mon cœur s’y propose
Mon frère, vous voyez une métamorphose :
Je veux chérir Valère après tant de fierté,
Et mes vœux maintenant tournent de son côté.
Que dites-vous, ma sœur ? Comment ? Courir au change !
Cette inégalité me semble trop étrange.
La vôtre me surprend avec plus de sujet :
De vos soins autrefois Valère étoit l’objet ;
Je vous ai vu pour lui m’accuser de caprice,
D’aveugle cruauté, d’orgueil et d’injustice :